Bonjour,
Il est 15h56 un dimanche quand je commence à vous écrire. La fatigue gagne mon corps et pourtant, je voudrais poser un regard toujours plus juste et politique sur la maternité. Je voudrais encore parler féminisme sans avoir à prendre des pincettes.
La vérité est celle-ci : la rentrée scolaire a encore été violente. Pour les parents comme les enfants. Cette année encore, je suis sur la liste pour être parent déléguée. J’espère pouvoir faire entendre la voix des enfants c’est-à-dire ne pas laisser l’infantisme du milieu scolaire courir libre et insouciant sur le dos des élèves de maternelle et primaire. Là encore, je me plonge dans certaines lectures pour revenir parler de ce sujet qu’est l’école en mère féministe. Je vous informe de la sortie du livre Nos enfants, nous mêmes. Je vous en fait un retour bientôt =).
Dans ce chaos de rentrée, je retrouve aussi le plaisir de lire dans le train et d’écrire. Dans l’écriture, il me vient maladivement l’idée de tout consigner. Cela avait disparu et c’est revenu. Je pense que cette idée de consigner est arrimée à l’idée de la perte. A nouveau j’ai peur pour mes enfants, ma famille, mes ami-es. Les mots sont muets aucun ne fait assez de bruit pour retranscrire l’horreur et la peur mêlée. Pourtant, c’est un bourdonnement permanent. Il y a un goût âcre au fond de ma gorge et je crois que c’est le goût de l’impuissance. Il est épais et râpeux. Je me demande ce que nous devenons, quels discours tiendrons-nous à nos enfants? Que reste-t-il si ce n’est la poésie pour dire des choses muettes qui ressemblent aux miettes magiques de l’humanité?
On ne me dit pas assez “tu n’es pas seul-e à haïr le silence et ne plus supporter les bruits vides et creux qui sont comme des petites morts”. On ne me le dit pas assez et je crois que c’est aussi violent de s’apercevoir qui dans son entourage a un double discours ou alors une absence de discours, qui hiérarchise les vies parce qu’après tout, ne sommes-nous pas conditionné-es pour ? Récemment, j’ai lu le très court essai ( la nécessite du format) de Réjane Sénac, Comme si nous étions des animaux. Il y est question d’anti-spécisme et j’ai trouvé ça très intéressant. Il y est question de l’égalité et de l’animalisation pour déshumaniser, justifier la hiérarchie des vies. Il me faut encore le relire encore avant de formuler un Book Club sur la question.
En parlant du Book Club, j’ai du annuler celui de ce weekend pour cause de fatigue, je vous propose donc de vous inscrire pour le vendredi 04.10 à 20h30 ou le samedi 05.10 à la même heure soit par mail soit par ici.
Le livre en question est celui de Kiyémis, Je suis votre pire cauchemar! Ce sera l’occasion de parler de grossophobie, d’éducation, de corps, de racisme, d’amour de soi, de représentation et du monde que nous voulons voir advenir (rien que ça).
Enfin, j’ai beaucoup travaillé à l’écriture cet été alors plusieurs petites choses vont paraître. Parmi toutes ces choses, il y a un passage dans le podcast d’Emilie, La page Blanche et poème dans la revue Miroir que vous pouvez commander ici. Je vous en glisse un court extrait
Dans le brouillard de notre quotidien, je voulais vous rappeler que vous êtres des personnes incroyables. Chaque matin, vous ne cédez pas à un monde qui souhaite anéantir nos idées et une vision du monde plus juste. Chaque matin, se lever et aller travailler dans un monde qui nous matraque insidieusement la formule magique pétainiste “travail, famille, patrie”, vous luttez, vous inventez de nouvelles règles et de nouveaux horizons. Chaque matin, vous résistez à un monde mortifère et vous façonnez un monde plus juste. Ce n’est pas plus simple, cela n’éteint pas les colères, le village est saccagé par les annonces du gouvernement, par l’incompétence, le village est piétiné, éparpillé et pourtant, nous y sommes des corps épuisés, éprouvés et épouvantés mais surtout nous sommes debout. Merci.
Je vous souhaite une belle fin de journée,
Elia
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